Le Dr Milton Erickson, fondateur de l’hypnose conversationnelle
Il a découvert qu’ à travers la technique du yes set, un hypnotiseur peut neutraliser le facteur critique d’une personne de sorte à lui faire accepter une suggestion. Sans que cette personne ne rejette cette suggestion.
Lorsque cette technique d’hypnose conversationnelle est réalisée de façon efficace, on peut dès lors implanter des suggestions et des commandes dans l’esprit inconscient de votre interlocuteur, et qui seront acceptées par celui-ci sans condition.
Une image vaut mieux que mille mot. Alors permettez-moi d’utiliser cette métaphore pour illustrer mes propos.
Le yes set - l'arme secrète du leader transformationnel
Et bien imaginez qu’influencer quelqu’un à suivre vos idées ou vos suggestions, c’est un peu comme entrer dans une boîte de nuit. L’intérieur de la boîte de nuit représente le mental de la personne que vous souhaitez convaincre ou motiver, grâce au Yes-set.
J’imagine que vous vous êtes déjà allé en boîte de nuit, non ? Je me souviens d’ailleurs très bien qu’à l’époque, il y avait toujours un grand type costaud à la porte. Vous vous souvenez, celui qui trie les personnes à l’entrée.
Bien évidemment, son rôle est d’assurer la sécurité de la boîte de nuit. Il doit s’assurer qu’aucune personne potentiellement dangereuse ne s’infiltre à l’intérieur, afin de ne pas troubler l’ordre et la sécurité de l’établissement.
Lorsque que l’on veut convaincre quelqu’un, c’est pareil
Le mental de la personne que vous souhaitez influencer, possède lui aussi son propre portier ! Invisible, mais bien réel. Si si ! On l’appelle esprit critique (ou encore filtre critique conscient).
Notre esprit conscient, critique, analyse, trie, décortique l’information qui lui arrive (en d’autres mots, ce qu’il entend, ce qu’il voit, etc).
Ce fameux esprit critique permet – ou non – aux informations qui arrivent à notre cerveau, de S’INFILTRER et de glisser à l’intérieur de notre établissement mental. Qu’on appelle esprit inconscient.
Ce qui signifie que toute information (parole, suggestions, information) qui réussit à passer ce barrage, pénètre et glisse subtilement au cœur de notre esprit profond.
Et vous savez le plus beau là-dedans ?
C’est qu’une fois pénétrée à l’intérieur de notre mental inconscient, cette information (ou suggestion), est alors considérée comme totalement acceptée et vraie par notre cerveau.
Un peu comme lorsque le portier vous laisse entrer dans le boîte de nuit. Vous faites alors partie intégrante des personne qui sont totalement acceptée à l’intérieur de l’établissement.
D’ailleurs, lorsque je sortais en boîte de nuit, je ne me fus jamais questionner par un membre du personnel : « Hey, vous là oui…vous, est-ce que vous êtes sûr que vous êtes bien autorisés à circuler à l’intérieur de l’établissement ? Etes-vous bien sûr ? »
C’est évident, la réponse est non
Et bien c’est pareil pour toutes les suggestions que vous glissez subtilement dans le mental inconscient de la personne à influencer. Une fois que votre suggestion y rentre, elle y reste et s’implante dans son mental inconscient. Plutôt astucieux, non ?
Car l’esprit inconscient est le siège de toutes nos émotions, de nos désirs et aspirations les plus profondes. Mais aussi de notre faculté à prendre des décisions. Et oui, contrairement aux idées reçues, nos émotions – bien plus que notre raisonnement – sont le moteur de nos comportements et de nos décisions.
Parvenir à influencer subtilement l’inconscient, c’est avoir la capacité peu commune d’influencer les émotions, les comportements et les décisions des autres en votre faveur ! En hypnose ericksonienne , c’est ce que l’on nomme le processus de TRANSDERIVATION.
Le yes-set par un exemple simple
Dans un premier temps, en répétant une série d’informations considérées comme vraies et acceptables par la personne que vous souhaitez influencer ou motiver, vous réussissez graduellement à faire baisser la vigilance de son esprit critique conscient.
L’objectif de la manœuvre est de conditionner la neurologie de votre interlocuteur a n que son esprit se place en mode « oui » automatiquement.
Dans un deuxième temps, il suffit alors de faire passer une information ou une suggestion à la personne que vous souhaitez influencer. Même si cette suggestion n’a aucun lien logique avec les premières affirmations. C’est là toute la beauté de ce genre de technique !
Son inconscient va automatiquement accepter cette nouvelle information
Pourquoi, me direz-vous ? Car celle-ci vient juste de réussir à contourner le fameux esprit critique. Pour s’implanter directement dans son esprit inconscient.
Comment dès lors pourrions-nous utiliser le yes-set pour convaincre quelqu’un d’apprendre l’hypnose conversationnelle ? (je ne dis pas cela pour vous bien entendu :-) )
« Vous êtes ici parce que vous désirez apprendre des techniques d’influence. Et comme vous êtes assis, pendant que vous lisez ces lignes… voilà pourquoi vous allez prendre beaucoup de plaisir à être assidu dans votre apprentissage de l’hypnose conversationnelle. »
Explications
1. Les deux premières affirmations préparent le terrain et conditionnent peu-à-peu le filtre critique conscient à se placer en mode « oui »
2. L’esprit inconscient de la personne à influencer, considère donc l’information (en gras) comme totalement vraie et acceptées sans se poser de question. Cette nouvelle information ou suggestion fait alors partie intégrante des croyances psychologiques profondes de cette personne.
NOTE : Bien entendu, plus vous préparez le terrain en conditionnant l’esprit de votre interlocuteur en mode « oui », plus la technique du yes-set sera efficace. Voyons maintenant un exemple un peu plus avancé et réaliste
Barak Obama, ce leader transformationnel, serait-il un adepte du yes-set ?
Barack Obama est un leader transformationnel adepte de l’hypnose conversationnelle. Si vous en doutiez, prenez connaissance de ce qui suit. Vous pourriez être très surpris. Voici des exemples flagrants de Yes-set dissimulés dans un discours de campagne réalisé à Denver en 2008 :
» Alors que je me trouve devant vous…. »
« Ce moment… »
Cette série de phrases anodines en apparence, fait partie de l’arsenal de Obama pour baisser la vigilance de l’esprit critique des personnes présentes lors de ce congrès à Denver.
Car ce genre de phrase peut être considéré comme indéniablement vraie et acceptable par les personnes qui se trouvaient en face de lui à ce moment-là. Lors du congrès de Denver, ce genre de phrase a été répété plus de 14 fois.
Extraits choisis
«… Mais je suis ici ce soir… Parce que partout en Amérique quelque chose se prépare… Ce que les défaitistes ne comprennent pas… Ce que cette élection n’est pas faite autour de moi… Mais autour de vous… »
«… C’est pourquoi je suis ici ce soir… Parce que pendant 232 ans… À chaque fois que cette promesse étaient en danger… Des hommes et des femmes ordinaires… Des enfants…. Des étudiants et des soldats…. Des enseignants…. Des infirmières ont trouvé le courage de maintenir cette promesse en vie… »
Voici un extrait entier de la technique du yes set utilisé par le leader transformationnel Obama dans l’un de ses speech :
Première partie narrative
L’objectif est d’installer d’une série d’affirmations qui ne peuvent être démenties comme étant fausses. En effet au moment où Barak Obama entamait sa tournée électorale, l’économie était mauvaise.
Le pays prenait également une mauvaise direction. Le système éducatif était également en perte de vitesse. Tout, dans cette série de phrase innocente a comme objectif d’abaisser le niveau de vigilance de l’esprit critique des électeurs américains.
«… L’économie est mauvaise…. Le pays va dans la mauvaise direction…. Or nous avons besoin d’un système éducatif pour chaque enfant….nous avons tous besoins de changement…»
Deuxième partie narrative
Dès que le travail de préparation est entamé, il est alors temps de glisser subtilement une suggestion indirecte en n de structure narrative :
«… et c’est pourquoi je serai votre prochain président… »
Les mots de liaison, ces mots transformationnels
La technique du yes set décrite ci-dessus démontre une chose. Il est possible d’affaiblir et de diminuer la vigilance de l’esprit critique conscient a n d’y glisser une suggestion qui vient s’enraciner dans le cerveau inconscient, prête à germer.
Vous aurez remarqué un mot de liaison « et c’est pourquoi » qui connecte en quelque sorte la série de phrase affirmative à la suggestion de n de structure narrative.
Notamment, par un effet de cause à effet. Si votre esprit critique accepte l’information contenue dans la première partie narrative… Ce qui signifie alors que votre esprit inconscient accepte automatiquement alors l’information contenue dans la dernière partie narrative. En l’occurrence, Barak Obama sera leur président.
Pourtant, lorsque l’on y regarde de plus près, il n’y aucune connexion logique entre la structure narrative « nous avons besoin de changement » et « c’est pourquoi je serai votre premier président ».
De manière logique et rationnelle...
Qui prouve en effet que Barak Obama devrait être le président les Américains, juste parce que ceux-ci ont besoin de changement ?
Toute la subtilité de la technique du yes set est donc justement de contourner le facteur critique logique et rationnel d’une personne, afin d’y faire germer une suggestion au niveau inconscient. Sans que la logique rationnelle n’intervienne.
L’utilisation de ces mots de liaison n’est pas innocente. Dans son langage hypnotique, Milton Erickson utilisait une série de mots tels que « et, parce que, tandis que, comme, ce qui signifie, alors que, pendant que, dès que, comme, c’est pourquoi…»
Vous avez saisi le principe relativement simple du Yes-set ? Vous avez répondu… oui ? Alors, qu’attendez-vous pour tester cette technique d’hypnose conversationnelle dans votre quotidien ? Parce que comme disait Barack Obama, ce leader transformationnel hors-norme, « Yes, you can ! »